Il avait d'abord était ravi de recevoir à nouveau des nouvelles de son amie, qui le prévenaient de son arrivée prochaine à son chateau. Retenu à Compiègne, il allait écrire à son frère de la recevoir, quand une seconde lettre était arrivé... et bien différente de la première.
Il avait du la lire, et la relire, pour la comprendre. Alors comme cela, son épouse avait décidé de quitter Brienne, et d'accuser Quasi de tout et n'importe quoi, sous prétexte que leurs échanges étaient secrets. Certes, il avait oublié de lui parler de la lettre qu'il avait reçu, et pouvait tout aussi bien dire qu'il souhaitait lui faire une surprise de l'arrivée prochaine d'une de ses amies... Mais de là à porter de telles accusations...
La colère commença à monter tout doucement quand il prévient Mat qu'il prenait un congé pour la journée, et reviendrait bien vite. Il prit le premier cheval, se fit suivre par son garde, et galopa à bride abattue toute la journée pour atteindre Brienne. "Elle m'a fait savoir qu'elle quittait Brienne pour ses terres"... Les mots de la lettre tournaient et retournaient dans son esprit... Il espérait qu'il ne devrait pas aller jusqu'à Jaulges pour la retrouver, ou pire, Menneville, mais sa certitude chancellait au fur et à mesure. Au moins put-il rayer Menneville : le passage par l'Artois était gardé, et il l'aurait tué sur place si elle s'y était risqué dans son état... Restait Brienne, ou cas où Quasi se tromperait, ou le vicomté...
Enfin, il arriva en vue de son château.. Il ne fit que quelques pas dans la cour, interrogeant les gardes, et Sibeal qui arrivait par là. Non, son épouse n'était pas là, oui, elle était partie, non, pas à cheval, mais dans un carrosse aux armes de Jaulges. Après avoir copieusement juré, et envoyé sur les roses Jeanne qui venait lui donner des nouvelles de son frère, il changea de monture, et continua son chemin, cette fois-ci avec deux gardes. Il força d'ailleurs l'allure, pour éviter d'arriver après la nuit.
Le soleil venait de se coucher quand il pénétra à l'intérieur du château de Jaulges. Il s'arrêta un instant, voyant les gardes qui s'interrogeait sur la marche à suivre, et hurla :
MALTEA !!!!
Puis il mit pied à terre, et se dirigea vers l'entrée.