Martelant le gravier de la chaussée, le carrosse Franc-Comtois roulait enfin vers son ultime étape, Brienne.
Depuis Paris, déjà, et les noces qui y eurent cours, il s'était joint au convoi des invités qui se précipitaient vers le domaine Champenois, afin d'y poursuivre les festivités. La route fut en ce sens moins éprouvante que celle qui avait acheminé Mazière depuis l'Empire jusqu'à l'Oratoire Saint Michel-Archange, puisqu'à un rythme davantage convenu, tout un chacun ne désirant point nuire au confort déjà bien volatile du voyage, et laissant ainsi quelque avance au couple nouveau.
Le Baron, prospectant vainement le sommeil au milieu des cahots et autres incommodités de l'occasion, eut tôt fait de se résoudre à remanier ses esprits quant à l'événement auquel il participait... Vraisemblablement, le gratin non négligeable d'une portion du sang-bleu François s'était déplacé, ce qui confirmait bien le crédit de la cérémonie. Le Duc, dont il n'avait guère eu vent auparavant, semblait descendre directement d'une importante famille Champenoise. Toutefois, ce fut la Vicomtesse qui attira le plus l'attention de l'Impérial. Chose étrange? Guère si l'on y regardait bien... à quelle noblesse à jupon ne s'intéressait-il pas?
Toujours demeurait-il que cette désormais Dame, à la chevelure d'une blondeur éclatante, avait su attiser sa curiosité peut-être même quelques ardeurs... Baste ! L'arrivée se faisait proche, il raisonnerait mieux de ceci au contact de l'intéressée.
Les grilles du Duché franchies à la suite des autres, la voiture, qui portait toujours les armes de Chaussin, vint se ranger à l'orée de l'imposant Donjon.
Prestement, l'un des cochers, en réalité valet de son état, et italien de surcroit, déploya tapis de soie sur marchepied, laissant ainsi à son maître le soin de se manifester, pendant que lui-même, docile laquais, émettrait annonce après des personnes en présence.
Messire Max de Mazière, Baron de Chaussin...
Et, sous la voix limpide et chantante du rital, le noble s'amusa à déambuler, d'une mollesse propre à son rang, jusqu'aux abords du large porche du château. Là reposait un quelconque majordome, sans doute prompt à le recevoir et servir.